Lancée par l’Ouganda, la France et le Gabon, la Coalition "One Forest Guardians" vise à rassembler d’ici 2024 les pays qui souhaitent demander l’inscription des pratiques culturelles des peuples autochtones en lien avec les espèces animales emblématiques des forêts tropicales à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Parmi ces espèces, les grands singes, les éléphants, les panthères, vivant dans les forêts tropicales, ont une place particulière dans les traditions et savoirs locaux des peuples autochtones. Ce sont de plus des espèces menacées, ayant un rôle écologique clé pour les forêts en tant qu’espèces "parapluie". Ce terme signifie que la protection d’espèces ayant un vaste territoire permet également la préservation d'un large nombre d'espèces de faune et de flore partageant leur habitat. 

Avec l’érosion de la biodiversité des forêts tropicales, le patrimoine culturel immatériel des peuples autochtones qui ont des liens spirituels forts avec ces espèces risque de disparaître.

L’objectif de cette coalition est de soutenir le projet des peuples autochtones de sauvegarder leurs savoirs et traditions dans leur diversité et de mettre en lumière ces espèces comme biens communs pour l’humanité puisque garantes de la sauvegarde des forêts.

A ce titre, les peuples autochtones joueront un rôle inestimable de sentinelles et de gardiens des forêts.

Cette coalition permet aussi de renforcer la coopération entre la recherche en sciences humaines et biologiques et les communautés, la société civile et l'éducation et de rendre la relation entre le climat, la préservation des forêts tropicales, et la biodiversité plus tangible pour les citoyens afin de mieux préserver la biodiversité et les réservoirs de carbone irrécupérables.

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Les résultats attendus de la coalition sont :

  • Un travail d’inventaire des pratiques en lien avec les espèces animales forestières emblématiques réalisé par les communautés locales, les ONG, les chercheurs.
  • Un enregistrement par les pays des pratiques culturelles autochtones liées aux espèces menacées, aux espèces parapluies, aux espèces emblématiques (et éventuellement aux espèces indicatrices) des forêts tropicales (grands singes, éléphants, pangolins...) dans leur inventaire national.
  • Le lancement d'un processus multi-pays pour enregistrer les pratiques culturelles liées à ces espèces en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
  • La proposition par les pays de créer de nouvelles réserves de biosphère (MAB-UNESCO) pour contribuer à la préservation des liens humains-nature et en conséquence à une cohabitation favorable et à une meilleure préservation de la biodiversité.
  • Le renforcement des réseaux de pays dans l'aire de répartition de ces espèces afin d'agir pour la préservation de leur habitat forestier et des cultures autochtones qui y sont liées.
  • Le recensement de ces différentes initiatives et le travail conjoint des chercheurs en écologie, anthropologie et communautés locales et le suivi de leur développement et de leurs effets à travers la plateforme développée dans le cadre de l'initiative One Forest Vision (OFVi).

La déclaration d'intention "One Forest Guardians", travaillée avec l’UNESCO, est ouverte à la signature depuis le One Forest Summit en mars 2023.